Publié le 22 avril 2024

La vraie rentabilité d’un plex montréalais se cache moins dans le cash-flow mensuel que dans un arbitrage stratégique entre appréciation, fiscalité et contraintes légales.

  • Le Multiplicateur de Revenu Brut (MRB) est une boussole, pas une destination : il sert à comparer rapidement des biens similaires, mais ignore les dépenses et le potentiel.
  • Les règles du Tribunal administratif du logement (TAL) dictent le retour sur investissement de vos rénovations, transformant chaque projet en un calcul stratégique.

Recommandation : Analysez chaque opportunité comme un chef d’entreprise, en équilibrant les gains à court terme (optimisation des loyers) et la création de valeur à long terme (appréciation du capital).

Le rêve de devenir propriétaire-occupant d’un plex à Montréal est tenace. S’imaginer vivre dans un des logements tout en percevant les loyers des autres pour couvrir l’hypothèque est une image puissante. Beaucoup d’investisseurs débutants se lancent alors dans des calculs de rentabilité basiques : revenus locatifs moins dépenses mensuelles. Si le résultat est positif, l’affaire semble bonne. C’est une approche commune, mais dangereusement incomplète dans le marché actuel, surtout avec la volatilité des taux d’intérêt.

La réalité est que la rentabilité d’un immeuble à revenus ne se résume pas à un simple calcul de cash-flow. C’est un exercice d’équilibriste complexe. Mais si la véritable clé n’était pas de trouver un plex qui « s’autopaye » dès le premier jour, mais de comprendre la dynamique complète de la création de valeur ? Cela implique de maîtriser des concepts qui vont bien au-delà des revenus et dépenses, comme la « rentabilité invisible » (le remboursement du capital, l’appréciation) et la « friction légale » (les contraintes imposées par le TAL ou la CITQ).

Cet article n’est pas un énième calculateur de rentabilité. C’est une feuille de route pour l’investisseur chevronné que vous aspirez à devenir. Nous allons décortiquer, étape par étape, les couches d’analyse essentielles pour évaluer un plex à Montréal : des indicateurs de marché comme le MRB jusqu’aux subtilités légales d’une reprise de logement, en passant par le potentiel réel des quartiers et les stratégies de négociation dictées par l’inventaire.

Pour naviguer cette analyse complexe, ce guide est structuré pour vous fournir une vision à 360 degrés. Le sommaire ci-dessous vous permettra d’accéder directement aux aspects cruciaux de l’évaluation d’un investissement locatif à Montréal.

Pourquoi le Multiplicateur de Revenu Brut est-il crucial pour évaluer un immeuble à revenus ?

Dans l’arsenal de l’investisseur immobilier, le Multiplicateur de Revenu Brut (MRB) est souvent le premier outil dégainé. Sa formule est simple : Prix de vente / Revenus locatifs bruts annuels. Le résultat est un ratio qui indique combien d’années de revenus bruts sont nécessaires pour couvrir le prix d’achat. Un MRB de 15 signifie que vous payez l’équivalent de 15 fois les revenus annuels. C’est un moyen extrêmement rapide de comparer des propriétés similaires dans un même secteur.

Cependant, son utilité s’arrête là où la véritable analyse commence. Le MRB ignore volontairement toutes les dépenses : taxes municipales et scolaires, assurances, entretien, vacances locatives, frais de gestion. Deux duplex vendus au même prix avec le même MRB peuvent avoir des rentabilités nettes radicalement différentes si l’un a une toiture neuve et l’autre nécessite 30 000 $ de réparations urgentes. C’est une boussole, pas une carte détaillée.

Son véritable pouvoir est comparatif. En analysant le MRB moyen d’un quartier pour un type de propriété donné, vous pouvez rapidement savoir si un immeuble est surévalué ou sous-évalué par rapport au marché. Par exemple, une analyse des transactions dans un secteur peut révéler un MRB moyen de 11,61, un chiffre qui devient votre référence pour évaluer de nouvelles opportunités. Si un plex est affiché avec un MRB de 18 dans ce même secteur, il doit avoir des caractéristiques exceptionnelles (rénovations majeures, potentiel d’optimisation des loyers) pour justifier un tel écart.

Le MRB est donc votre premier filtre. Il ne vous dit pas si un investissement est bon, mais il vous aide à écarter rapidement les mauvais et à identifier ceux qui méritent une analyse plus approfondie, celle qui inclut les chiffres que le MRB ignore délibérément.

Comment rénover une cuisine de logement locatif pour augmenter le loyer sans excès ?

La rénovation d’une cuisine ou d’une salle de bain est la méthode la plus citée pour « optimiser » les revenus d’un plex. L’idée est d’investir pour justifier une augmentation de loyer substantielle. Cependant, au Québec, cette stratégie est encadrée par la « friction légale » du Tribunal administratif du logement (TAL), qui régit précisément comment un propriétaire peut récupérer ses coûts.

Oubliez l’idée de répercuter 100% de vos coûts sur le loyer en un an. La grille de calcul du TAL est conçue pour amortir l’investissement sur plusieurs décennies. Investir 20 000 $ dans une cuisine ne vous autorise pas à augmenter le loyer de 500 $ par mois. La formule est complexe, mais elle vise à répartir le coût dans le temps. Par exemple, une règle permet de récupérer un certain pourcentage du coût des travaux, comme le montre le tableau ci-dessous. De plus, un nouveau règlement pourrait bientôt limiter la récupération des coûts à 5% par année sur une période de 20 ans, ce qui rend l’amortissement encore plus long.

Cuisine rénovée d'un logement locatif avec comptoirs en quartz et armoires blanches modernes

Le choix des matériaux devient donc un arbitrage stratégique. Un comptoir en quartz à 5 000 $ est-il plus rentable qu’un stratifié de qualité à 1 500 $ ? Pas si l’augmentation de loyer permise est presque identique. L’objectif n’est pas de créer la cuisine de vos rêves, mais celle qui offre le meilleur retour sur investissement dans le cadre légal imposé. La durabilité et l’attrait pour de bons locataires priment sur le luxe.

Ce tableau illustre comment un investissement se traduit en augmentation de loyer mensuelle permise, en se basant sur les pourcentages de récupération établis par le TAL pour une année donnée.

Impact des rénovations sur les augmentations de loyer permises
Montant investi Augmentation annuelle permise Augmentation mensuelle par logement (6 logements)
10 000 $ 690 $ (6,9%) 9,58 $
20 000 $ 1 380 $ (6,9%) 19,17 $
30 000 $ 2 070 $ (6,9%) 28,75 $

Hochelaga ou Verdun : quel quartier offre le meilleur potentiel d’appréciation sur 10 ans ?

Le vieil adage « l’emplacement, l’emplacement, l’emplacement » est une platitude qui cache une vérité complexe. Le « bon » emplacement n’est pas seulement celui où il fait bon vivre, mais celui dont la dynamique socio-économique et urbaine promet la plus forte appréciation du capital. C’est ce qu’on appelle la « rentabilité invisible » : l’argent que vous gagnez non pas par les loyers, mais par la hausse de la valeur de votre actif.

Comparer Hochelaga-Maisonneuve et Verdun est un excellent exercice. Les deux quartiers ont connu une gentrification rapide, mais leurs profils d’investissement diffèrent. Hochelaga, dans l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, a vu une hausse de 37,8% de la valeur foncière lors du dernier rôle, l’une des plus fortes de Montréal. C’est un quartier en pleine transformation, attirant de jeunes professionnels et familles, ce qui pousse les prix et les loyers à la hausse. Une analyse de marché récente montre que les ventes y ont augmenté de 23% en 2024.

Verdun, de son côté, offre un cadre de vie différent avec son accès au fleuve, ses parcs et sa rue Wellington animée. Son développement est peut-être plus mature que celui d’Hochelaga, ce qui se reflète dans des prix et des loyers déjà plus élevés. Un 3 ½ s’y loue en moyenne 1675 $. Le potentiel d’appréciation explosive y est peut-être moindre qu’à Hochelaga, mais sa stabilité et sa qualité de vie en font un investissement perçu comme plus sécuritaire et patrimonial.

Le choix entre les deux n’est donc pas une question de « meilleur » ou « moins bon ». C’est un arbitrage stratégique. Visez-vous une plus-value maximale à plus haut risque (Hochelaga) ou une croissance stable et une valeur locative solide (Verdun) ? Pour un propriétaire-occupant, la décision dépendra autant de son style de vie que de son profil d’investisseur.

Le risque de négliger l’enquête de crédit qui mène à des loyers impayés

Tous vos calculs de rentabilité, aussi sophistiqués soient-ils, reposent sur une hypothèse fondamentale : que vos locataires paient leur loyer, en totalité et à temps. Un seul mauvais locataire peut transformer un investissement rentable sur papier en un gouffre financier et un cauchemar administratif. La gestion du risque locatif commence et se termine par une enquête de prélocation rigoureuse.

Négliger cette étape est la plus grande erreur d’un investisseur débutant. Se fier à une bonne impression ou à une conversation agréable est une recette pour le désastre. La vérification doit être systématique, professionnelle et documentée. Cela inclut non seulement une enquête de crédit auprès de firmes reconnues, mais aussi la vérification des références des propriétaires précédents et la consultation des archives du TAL pour déceler d’éventuels litiges passés.

Propriétaire examinant attentivement des documents de vérification dans un bureau organisé

Exiger une preuve de revenu est également une pratique courante, bien qu’elle doive être maniée avec soin pour respecter les lois sur la discrimination. La règle empirique est que le revenu mensuel brut du locataire devrait être au moins trois fois supérieur au montant du loyer. Ce n’est pas une garantie, mais un indicateur de la capacité financière du candidat à assumer ses obligations.

En fin de compte, une enquête de crédit approfondie n’est pas une dépense, c’est un investissement. C’est l’assurance la moins chère que vous puissiez souscrire pour protéger la rentabilité de votre plex. Un processus de sélection strict est le sceau d’un propriétaire professionnel qui prend son rôle au sérieux.

Votre plan d’action pour la vérification d’un locataire

  1. Points de contact : Demander une enquête de crédit via des services reconnus (ex: CORPIQ, bureaux de crédit comme Equifax).
  2. Collecte : Vérifier les références des propriétaires précédents (contacter au minimum les deux derniers) et valider les informations fournies.
  3. Cohérence : Consulter les dossiers publics du Tribunal administratif du logement pour vérifier si le candidat a un historique de litiges.
  4. Mémorabilité/émotion : Exiger une preuve de revenu (talon de paie, lettre d’emploi) pour s’assurer que sa capacité de paiement est adéquate (cible : revenu > 3x le loyer).
  5. Plan d’intégration : Documenter chaque étape de la vérification et conserver les consentements signés pour vous protéger légalement en cas de refus.

Problème légal : quand et comment reprendre un logement pour y loger un parent selon le TAL ?

Pour un propriétaire-occupant, la flexibilité de pouvoir loger un membre de sa famille (un parent, un enfant) dans l’un de ses logements est un avantage majeur. Cependant, ce droit n’est pas absolu et est strictement réglementé par le TAL pour protéger les droits des locataires en place. Comme le souligne le Tribunal administratif du logement, en cas de désaccord, la procédure doit être suivie à la lettre. Une erreur peut entraîner le rejet de votre demande et vous obliger à attendre une année supplémentaire.

Dans le cas où les deux parties n’arrivent pas à s’entendre sur l’augmentation du loyer, le propriétaire devra, dans le mois qui suit la réponse de refus du locataire, s’adresser au Tribunal administratif du logement

– Tribunal administratif du logement, Guide officiel du TAL 2024

La clé du succès réside dans le respect scrupuleux des délais et des formalités. Vous ne pouvez pas simplement donner un avis de 30 jours à votre locataire. La loi impose des délais précis qui varient selon la durée du bail. Le non-respect de ces échéances est la cause la plus fréquente d’échec des demandes de reprise.

L’envoi d’un avis écrit officiel, en utilisant les formulaires du TAL si possible, est obligatoire. Cet avis doit mentionner le nom du bénéficiaire de la reprise et son lien de parenté avec vous. Il est également crucial de noter que le droit de reprise ne s’applique qu’à un cercle familial restreint : vous-même, vos ascendants (parents, grands-parents) ou vos descendants (enfants, petits-enfants). Vous ne pouvez pas reprendre un logement pour y loger un frère, une sœur ou un cousin.

Voici un aperçu des délais à respecter, qui constituent une information cruciale pour planifier votre projet.

Délais et procédures de reprise de logement selon le TAL
Type de bail Délai d’avis minimum Documents requis
Bail de 12 mois ou plus 6 mois avant la fin du bail Avis écrit + formulaire TAL
Bail de moins de 12 mois 1 mois avant la fin Avis écrit + formulaire TAL
Bail à durée indéterminée 6 mois avant la date prévue Avis écrit + preuves du lien familial

Pourquoi certains arrondissements comme le Plateau interdisent-ils les nouveaux Airbnb ?

La location à court terme de type Airbnb a longtemps été perçue comme une stratégie lucrative pour maximiser les revenus d’un plex. Cependant, cette avenue s’est considérablement rétrécie à Montréal. Face à la crise du logement et aux nuisances pour le voisinage, de nombreux arrondissements ont utilisé leur pouvoir de zonage pour interdire ou limiter sévèrement cette pratique. Le Plateau-Mont-Royal et Rosemont–La Petite-Patrie sont les exemples les plus connus, ayant pratiquement banni les nouvelles locations touristiques sur la quasi-totalité de leur territoire.

Ces interdictions ont un impact direct sur le calcul de rentabilité. Un investisseur qui comptait sur les revenus élevés du court terme pour rentabiliser un plex cher dans le Plateau a vu sa stratégie s’effondrer. Comme le notent les analystes, la flambée des prix dans les quartiers centraux, combinée aux restrictions, décourage certains acheteurs et modifie les stratégies d’investissement. La valeur potentielle d’un plex dans une zone où Airbnb est interdit peut être inférieure à celle d’un immeuble identique dans une zone permissive comme certains secteurs de Ville-Marie ou du Sud-Ouest.

Pour l’investisseur-occupant, cela représente un coût d’opportunité. Même si vous n’aviez pas l’intention de faire du Airbnb immédiatement, la perte de cette option future limite la flexibilité et le potentiel de revenus de votre actif. La réglementation municipale devient ainsi une variable aussi importante que le taux d’intérêt ou le prix d’achat. Avant même de visiter un plex, la première étape est de vérifier le règlement de zonage de l’arrondissement pour connaître les règles applicables à l’adresse convoitée. Ignorer cette « friction légale » locale, c’est risquer d’acheter un actif dont le potentiel est déjà amputé.

La distinction entre la réglementation provinciale (qui exige un numéro CITQ) et la réglementation municipale (qui contrôle où vous avez le droit d’opérer) est fondamentale. Obtenir un numéro CITQ ne vous donne pas le droit de louer si le zonage de votre arrondissement l’interdit.

Pourquoi le nombre de mois d’inventaire dicte-t-il votre pouvoir de négociation ?

Le nombre de mois d’inventaire est une statistique de marché qui mesure le temps qu’il faudrait pour écouler toutes les propriétés à vendre au rythme actuel des ventes, si aucune nouvelle propriété n’était mise en marché. C’est un baromètre clé de l’équilibre des forces entre acheteurs et vendeurs. Moins il y a de mois d’inventaire, plus le marché favorise les vendeurs, et moins vous avez de pouvoir de négociation.

Historiquement, un marché équilibré se situe entre 6 et 8 mois d’inventaire. En dessous de 6 mois, on parle d’un marché de vendeurs. Au-dessus de 8 mois, c’est un marché d’acheteurs. À Montréal, malgré la hausse des taux d’intérêt qui a provoqué une baisse de 34% des ventes de plex dans certains trimestres, le marché des immeubles à revenus reste tendu. La raison est simple : la demande des investisseurs demeure forte et le nombre de plex disponibles à la vente est historiquement bas.

Cette rareté crée un paradoxe : même si moins de transactions ont lieu, les prix ne chutent pas de manière significative car chaque plex de qualité mis en vente attire plusieurs acheteurs. Dans ce contexte, votre capacité à négocier le prix à la baisse est très limitée. Les offres multiples ne sont pas rares, et tenter une offre basse sans une solide justification (ex: travaux majeurs nécessaires, comparables de vente récents plus bas) est souvent une perte de temps.

Comprendre l’état de l’inventaire dans le quartier et pour le type de propriété que vous visez est donc essentiel pour calibrer votre stratégie d’offre. Dans un marché de vendeurs, votre « négociation » se fera moins sur le prix que sur les conditions (date d’occupation, inclusions, financement). Votre pouvoir ne vient pas de votre capacité à offrir moins, mais de votre capacité à présenter une offre solide, bien financée et rassurante pour le vendeur.

À retenir

  • Le Multiplicateur de Revenu Brut (MRB) est un outil de comparaison rapide, mais il ne dit rien de la rentabilité réelle qui dépend des dépenses.
  • Toute stratégie de rénovation pour augmenter les loyers est directement contrainte par les règles de calcul du Tribunal administratif du logement (TAL).
  • La vraie rentabilité d’un plex inclut des facteurs « invisibles » comme l’appréciation du capital, qui dépend de la dynamique de développement d’un quartier.

Comment obtenir votre numéro d’établissement CITQ pour louer votre condo sur Airbnb sans amende ?

Si, après avoir vérifié que le zonage de votre arrondissement le permet, vous décidez de vous lancer dans la location à court terme, l’obtention d’un numéro d’enregistrement auprès de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ) est une étape non négociable. Opérer sans ce numéro vous expose à des amendes salées et à un retrait de vos annonces des plateformes comme Airbnb. C’est la pierre angulaire de la légalité de votre activité.

La procédure, bien que administrative, est relativement simple si vous êtes bien préparé. Elle se fait entièrement en ligne sur le site de la CITQ. Il est crucial de choisir la bonne catégorie : s’agit-il de votre résidence principale que vous louez occasionnellement, ou d’un établissement de tourisme commercial dédié à cette activité ? Les exigences et les coûts diffèrent.

Le processus pour obtenir votre numéro CITQ implique plusieurs étapes clés :

  1. Vérifier la conformité de votre projet avec le règlement de zonage de votre arrondissement. C’est la première étape, avant même de contacter la CITQ.
  2. Souscrire une assurance responsabilité civile d’un montant minimum de 2 millions de dollars.
  3. Remplir le formulaire de demande sur le site de la CITQ, en choisissant la bonne catégorie d’établissement.
  4. Fournir les documents requis, qui incluent généralement une preuve de propriété, votre police d’assurance et un plan d’évacuation en cas d’incendie.
  5. Payer les frais d’enregistrement annuels, qui varient selon le type d’établissement.
  6. Une fois obtenu, afficher obligatoirement votre numéro d’enregistrement sur toutes vos annonces en ligne.

N’oubliez pas que cette activité génère des obligations fiscales. Vous devrez percevoir et remettre au gouvernement la taxe sur l’hébergement de 3,5%, en plus de la TPS et de la TVQ si vous dépassez les seuils d’inscription. La location à court terme peut être rentable, mais elle vous transforme en gestionnaire d’entreprise avec toutes les responsabilités administratives et fiscales que cela implique.

Calculer la rentabilité d’un plex à Montréal est donc bien plus qu’une simple soustraction. C’est un exercice stratégique qui exige une compréhension profonde du marché, du cadre légal et de votre propre profil d’investisseur. Pour réussir, vous devez adopter la mentalité d’un chef d’entreprise : analysez les données, gérez les risques et prenez des décisions éclairées pour bâtir votre patrimoine sur le long terme. Appliquez cette grille d’analyse rigoureuse lors de votre prochaine visite, et vous serez déjà loin devant la majorité des acheteurs.

Questions fréquentes sur l’investissement locatif à Montréal

Quelle est la différence entre la réglementation provinciale et municipale?

La loi provinciale (CITQ) régit l’enregistrement obligatoire de tout hébergement touristique et impose des standards (assurance, affichage du numéro). La réglementation municipale, quant à elle, est exercée par les arrondissements qui contrôlent le zonage. C’est l’arrondissement qui décide OÙ la location à court terme est permise, et qui peut l’interdire totalement dans certaines zones, même si vous avez un numéro CITQ.

Quels arrondissements permettent encore Airbnb?

La situation évolue, mais de manière générale, les zones les plus permissives se trouvent dans l’arrondissement de Ville-Marie (le centre-ville), ainsi que dans des secteurs désignés du Sud-Ouest et de Verdun. À l’inverse, des arrondissements comme Le Plateau-Mont-Royal, Rosemont–La Petite-Patrie ou Outremont ont des réglementations très restrictives qui interdisent largement les nouvelles locations touristiques.

Quel est l’impact sur la valeur d’un plex?

L’impact est direct. Un plex situé dans une zone où Airbnb est permis peut avoir une valeur perçue plus élevée, car il offre une option de revenus supplémentaires. Selon les estimations de marché, un plex dans une zone interdisant la location à court terme pourrait voir sa valeur potentielle réduite de 5% à 10% par rapport à un bien identique dans une zone permissive, en raison de la perte de ce potentiel de revenus.

Rédigé par Marc-André Lavoie, Planificateur financier (Pl. Fin.) et investisseur immobilier spécialisé dans le marché montréalais. Expert en fiscalité des particuliers et gestion de patrimoine depuis 12 ans.